Edito n°44 du 17 juillet
Publié le 17-07-2018
“Un rêve sans étoile est un rêve oublié”
Paul Eluard, poète français, 1895-1952
Si un rêve sans étoile est un rêve oublié, une étoile après un rêve est d’abord un rêve éveillé, puis devient une réalité !
Une étoile de plus brillera désormais sur le maillot de l’équipe de France de football. Cette période qui s’achève a pu mettre en lumière, outre les belles qualités d’un groupe porté par toute une nation, le retentissement du sport en général, et du football en particulier, sur la scène internationale. Cette influence du sport sur la géopolitique mondiale fait l’objet d’études, en particulier menées par Pascal Boniface, directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), études dont notre cours en ligne (ou MOOC) «Questions stratégiques ; comprendre et décider dans un monde en mutation » se fait l’écho. (LIEN pour inscription)
Si, en cette aube de millénaire, le sport modifie et amplifie le rôle accordé à l’influence sur l’échiquier mondial, le recours à la coercition évolue également, via les voies et moyens employés. Naguère pour préparer la guerre, aujourd’hui davantage pour l’éviter, le recours aux sanctions va croissant, qu’il soit décidé dans un cadre multilatéral ou unilatéralement. Les résultats et les limites associés à cette forme de contrainte méritaient donc d’être davantage éclairés.
C’est l’objet du grand entretien que nous a accordé Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’IRIS. Elle aborde la problématique des sanctions internationales et de leurs performances. Elle revient sur les principaux résultats de l’étude PERSAN, soutenue par le CSFRS, qui leur était dédiée. L’entretien souligne combien, en ce début de XXIème siècle, au sein d’un monde globalisé, interconnecté et où le poids des opinions publiques croît, les sanctions internationales doivent procéder et s’inscrire dans une véritable démarche stratégique, de bout en bout.
L’entretien vidéo avec Sylvie Matelly est également disponible dans la « Bibliothèque » de Geostrategia et sur le site « Youtube » du CSFRS-Geostrategia depuis la fin de la semaine dernière.
Avec ce nouvel opus, vous disposez donc de quatre « Grands Entretiens de Geostrategia », avec Alain Bauer sur le Terrorisme, avec Isabelle Facon sur la Russie, avec Pierre Razoux sur le Moyen-Orient et avec Sylvie Matelly. Ces entretiens vidéos, tenus au sein de la Bibliothèque patrimoniale de l’Ecole militaire, avec l’aimable autorisation du Centre de Documentation de l’Ecole Militaire (CDEM), sont accessibles via la « Bibliothèque » de Geostrategia et sur le site « Youtube » du CSFRS/Geostrategia.
Avec ce 44ème édito, et pour la quinzaine à venir, nous vous proposons de poursuivre et d’approfondir la réflexion sur la prévention et la sortie de la radicalisation violente, d’aborder les contours du champ de la cyber-conflictualité, de mesurer l’impact croissant des changements climatiques sur les migrations et de s’arrêter sur un des enjeux clefs du XXIème siècle, la réémergence de la Chine et sa trajectoire stratégique.
L’article « Panel international sur le sortie de la violence ; synthèses des groupes de travail – 1ère partie » présente donc les synthèses des travaux des chercheurs regroupés au sein du Panel international sur le sortie de la violence (IPEV), travaux soutenus par le CSFRS. Jérôme Ferret et Farhad Khosrokhavar nous proposent tout d’abord une lecture anthropologique située, et comparée de la radicalisation, nous invitant à prendre davantage en considération le rôle des dynamiques familiales et des territoires de socialisation dans le processus de radicalisation. Shashi Jayakumar souligne ensuite que si les chemins menant à la radicalisation sont innombrables, il en va de même pour la dé-radicalisation et le désengagement, ce qui doit susciter une interrogation sur les spécificités de chaque contexte. Enfin, Mohamed-Ali Adraoui aborde l’impact des dynamiques de désintégration sociale touchant fortement les jeunes générations sur les conflits au Moyen-Orient ; tout projet de sortie de violence doit avant tout s’inscrire dans une logique de désescalade sociale et politique.
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L’article « Géopolitique de la cyber-conflictualité » est issu de la revue Politique Etrangère de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI). Julien Nocetti, chercheur à l’IFRI, présente les tensions que les cyber-attaques génèrent pour les Etats et pour les acteurs privés. Outil phare de l’activisme et de la criminalité, la cyber-attaque devient aussi progressivement un facteur de déstabilisation des pouvoirs en place. Ainsi, le pouvoir égalisateur du numérique comme la difficulté d’attribution de la responsabilité d’une attaque en font, selon l’auteur, une option privilégiée pour qui veut s’imposer dans un jeu des relations internationales aux règles nouvelles.
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L’article « Les migrations climatiques à l’épreuve du « schisme de réalité » » est issu de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Alice Baillat, chercheuse à l’IRIS, aborde la question de la prise en compte politique des conséquences migratoires des changements climatiques. Elle met en lumière un décalage entre les délais de cette réponse politique, la rapidité du changement climatique et la violence croissante des catastrophes naturelles, alors même que ces catastrophes sont le premier facteur de déplacement des populations dans le monde.
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L’article “Stratégie d’influence et affirmation de la puissance chinoise” est issu de la Revue Défense Nationale (RDN) de juin 2018. Dominique de Villepin, ancien Premier Ministre (2005-2007), s’interroge sur le basculement du monde vers l’Asie, sur l’évolution du modèle de puissance chinois. Il nous livre également ses réflexions sur les défis politique, géostratégique, économico-social auxquels la Chine fait face. Ces défis dont la gestion pèsent sur la sécurité internationale et son avenir l’amène à souligner le rôle que pourraient et devraient jouer la France et l’Europe.
Nous vous donnons rendez-vous mardi 31 juillet pour découvrir les « cahiers d’été » de votre Agora stratégique 2.0.
Auteur(s) : Olivier CARON, Directeur de publication Général Paul CESARI, Rédacteur en chef
Source(s) : CSFRS