Edito n°30 du 13 février 2018
Publié le 13-02-2018
Les Cahiers de Geostrategia – Hiver 2018
« (…) la stratégie ne doit pas être une doctrine unique, mais une méthode de pensée (…) permettant de classer et de hiérarchiser les événements, puis de choisir les procédés les plus efficaces. A chaque situation correspond une stratégie particulière ; toute stratégie peut être la meilleure dans l’une des conjonctures possibles et détestable dans d’autres conjonctures. » André Beauffre, général français (1902 – 1975), in « Introduction à la stratégie », éditions Pluriel, 1963
Jeux olympiques d’hiver 2018 : en parallèle du chantage nucléaire latent, la Corée de Nord convoque un instrument de la diplomatie que les dernières décennies ont mis en exergue, le sport, dans la poursuite de ses finalités stratégiques.
Une illustration de la pertinence du constat posé par André Beauffre. Il n’y a pas de stratégie valable dans l’absolu. Une illustration également de l’extension du domaine de la stratégie et de l’utilisation des leviers de soft power. Une illustration enfin de l’influence de la psychologie du dirigeant, du décideur sur le calcul stratégique.
Alors que nous préparons une nouvelle session du cours en ligne (MOOC) « Questions stratégiques » pour la rentrée 2018, il nous a paru intéressant de se reposer la question des fondamentaux pour mieux aborder l’analyse des situations et des décisions stratégiques. Et comme les plus jeunes de nos lecteurs bénéficient d’une pause dans leur scolarité propice à la réflexion, nous vous proposons un florilège de contenus issus des meilleures sources, doctorants, praticiens et enseignants chercheurs, et couvrant un vaste périmètre de problématiques.
L’article « Pourquoi il faut renforcer les sanctions contre Pyongyang » est issu de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS). Benjamin Hautecouverture, maître de recherche à la FRS, propose une analyse critique de l’efficacité des sanctions internationales contre les programmes balistique et nucléaire nord-coréens. Il souligne le double enjeu pour la communauté internationale d’une telle politique de sanctions renforcées : le cas Nord-coréen et au-delà, l’avenir des régimes mondiaux de non-prolifération.
L’article « Les ressources minérales dans le développement de l’Afghanistan » est issu de l’Association Nationale des Auditeurs Jeunes de l’IHEDN (ANAJ-IHEDN). Raphaël Danino-Perraud, doctorant chercheur en intelligence minérale, nous décrit une facette peu ou mal connue de l’Afghanistan : ses ressources minières, pétrolières et gazières. Ces ressources attisent les appétits de nombreux acteurs internationaux, appétits que tempère une situation de gouvernance et de sécurité peu propice. Ces ressources représentent également une opportunité de développement. L’auteur en analyse les défis et perspectives.
L’article « A flammable peace : why gas deals won’t end conflict in the middle east » est issu de l’European Council on Foreign Relations (ECFR). Tareq Baconi, chercheur associé à l’ECFR, recommande d’utiliser avec lucidité la question du gaz en Méditerranée pour renforcer la stabilité régionale. Pour ce faire et en premier lieu, il analyse l’impact de cette question du gaz sur la géopolitique régionale. Il identifie ensuite les voies que la diplomatie européenne pourrait suivre pour valoriser au mieux les avantages économiques partagés liés à la question du gaz, et atténuer ainsi des griefs politiques fortement enracinés.
L’article « La défense du territoire européen, enjeu de la décennie à venir pour la France? » a été rédigé par le Capitaine de Vaisseau Marc-Antoine de Saint Germain, auditeur de la 66ème session du Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM). L’auteur brosse le tableau saisissant d’une Europe face à un défi inédit depuis la fin de la Guerre Froide, celui de la défense de son territoire, alors même que sa cohésion interne comme ses alliances extérieures posent question. Le développement d’une capacité à démontrer sa puissance, notamment face à des menaces d’intensité croissante, devient le gage de préservation des intérêts européens. La France, nation nucléaire dont la politique de défense pourra s’appuyer sur un effort financier majeur dans les années à venir, a un rôle clef à jouer.
L’article « De la place de l’arme aérienne dans la stratégie » est issu du Centre Etudes, Réserves et Partenariats de l’Armée de l’air (CERPA). Patrick Bouhet, historien, s’appuie à la fois sur les fondamentaux de la pensée stratégique et sur ses évolutions temporelles pour mettre en lumière la maturation du concept de puissance aérienne au cours d’à peine cent années d’existence. Devenue puissance aérospatiale, elle s’avère à la fois un élément essentiel de la sécurité nationale et le catalyseur potentiel d’un renouveau de la pensée stratégique.
L’article « Les drones au service de la mer : un outil en pleine évolution? » est issu du Centre d’Etudes Stratégiques de la Marine (CESM). Océane Zubeldia, chargée de recherche à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM) analyse l’intérêt offert par les drones pour la défense, la sécurité et l’exploitation optimale du domaine maritime. Au-delà des drones aériens, c’est l’ensemble des systèmes inhabités et robotisés dont les potentialités sont évaluées à ces fins. L’auteure explore ainsi les diverses voies que les drones au sens large pourraient ouvrir en environnement maritime.
Nous vous donnons rendez-vous mardi 06 mars pour un prochain édito de votre Agora stratégique 2.0.
Auteur(s) : Les Cahiers de Geostrategia – Hiver 2018 « (…) la stratégie ne doit pas être une doctrine unique, mais une méthode de pensée (…) permettant de classer et de hiérarchiser les événements, puis de choisir les procédés les plus efficaces. A chaque situation correspond une stratégie particulière ; toute stratégie peut être la meilleure dans […]
Source(s) : CSFRS