Edito n°11 du 12 septembre 2017
Publié le 12-09-2017
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ».
Antonio Gramsci (1891-1937)
« (…) Dans ce monde tel qu’il va (…) nous traversons une période d’intense remise en cause des certitudes diplomatiques et de brouillage des lignes tels que le monde en connaît depuis vingt-cinq ou cinquante ans… ». C’est par ses mots que le Président de la République caractérisait la situation internationale lors de son discours aux ambassadeurs, le 29 août dernier.
« Dans ce monde tel qu’il va », dans ce « clair-obscur », sur fond notamment de répliques des tensions en Corée, nous vous proposons cette semaine d’explorer le concept même de crise, avec une analyse issue de la Revue Défense Nationale (RDN). Nous vous proposons également d’aborder la question des systèmes d’armes manœuvrant évoluant à haute vitesse, système d’armes potentiellement discriminants pour la supériorité militaire à venir, avec un article issu de l’Union-IHEDN et de sa revue Défense. Nous vous proposons enfin une illustration du jeu d’un acteur stratégique sur la scène internationale, avec une analyse de l’action menée par la Russie en Libye issue de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS).
Depuis l’avènement des armes nucléaires, les travaux de Lucien Poirier et de stratégistes américains ont introduit le concept de crise, nécessaire selon eux pour mieux rendre compte de cet état conflictuel, sinon nouveau, en tous cas présentant de facto une logique propre. En s’appuyant sur leurs travaux, l’article « L’autonomisation du concept de crise dans le champ de la conflictualité internationale » de Thomas Meszaros, issu de la RDN, présente une typologie de ce concept de crise et en explore la grammaire interne. Une clarification nécessaire, à l’heure où nous faisons face à un véritable « clairobscur» stratégique sur la scène internationale.
L’Amiral Labouérie considérait qu’Incertitude et Foudroyance constituaient la synthèse des principes de la guerre. La perspective de mise en œuvre opérationnelle de systèmes d’armes manouvrants évoluant à haute vitesse pourrait bouleverser l’équilibre militaire, à l’instar de l’apparition des missiles intercontinentaux au XXème siècle. Incertitude et foudroyance de la trajectoire finale, alliées à portée planétaire et précision extrême, pourraient donc rendre obsolète les systèmes de défense y compris la défense anti-missile et s’avérer essentiels au maintien de la supériorité opérationnelle. L’article « Les systèmes d’armes manouvrants évoluant à haute vitesse : une nouvelle surprise stratégique ? » de Patrick Lefort-Lavauselle, issu de l’Union-IHEDN, fait le point sur les défis, qu’ils soient technologiques ou liés à l’emploi, associés au développement de tels systèmes d’armes. Il nous offre également un rapide tour d’horizon des projets en cours.
Comment peuvent s’articuler les voies et moyens au profit d’une finalité, question au cœur de la réflexion stratégique ? Quels sont les déterminants d’une politique extérieure, comment sont-ils conçus, arbitrés et développés au sein d’un appareil politico-diplomatique ? Que recherche la Russie via son (ré)- engagement en Libye ? L’article « Le jeu russe en Libye, élément du dialogue avec Washington » de Régis Genté, issu de la FRS, aborde différents niveau d’analyse pour illustrer les ressorts du jeu russe en Libye : disposer d’un levier de dialogue avec Washington, s’avérer incontournable sur la scène internationale, favoriser l’avènement d’un monde multipolaire.
Auteur(s) : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Antonio Gramsci (1891-1937) « (…) Dans ce monde tel qu’il va (…) nous traversons une période d’intense remise en cause des certitudes diplomatiques et de brouillage des lignes tels que le monde en connaît […]
Source(s) : CSFRS