Edito n°8 du 22 août 2017
Publié le 22-08-2017
“Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n’est pas éclairée.”
Albert Camus (1913-1960)
Après un tout récent épisode de forte virulence, la crise nord-coréenne parait marquer une pause. Si le spectre d’un conflit entre puissances nucléaires semble donc s’éloigner, la plaie purulente du terrorisme islamiste est, elle, loin d’être refermée, en dépit ou à cause des revers territoriaux de l’Etat Islamique au Levant. C’est dans ce contexte d’un été 2017 brulant, attisé par l’instantanéité frénétique des medias, que nous vous proposons de redonner place au recul, à la mise en perspective, à l’analyse de fond sur l’ensemble des questions stratégiques, sur ce qui est essentiel pour notre société et susceptible d’affecter la vie de la Nation comme les équilibres du Monde.
Cette semaine, nous revenons sur les phénomènes de terrorisme et de terroriste ainsi que sur l’analyse du défi russe. Nous élargissons également notre champ d’investigation stratégique à l’Arctique, région naguère encore synonyme de terre de mission scientifique. Nous nous intéressons enfin à un acteur méconnu et singulier sur la scène climatique internationale, le Bangladesh. Si pour reprendre la formule de Camus « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde », bien les nommer, les caractériser, suppose toutefois un véritable accord sur leur définition. Les termes de terroriste et de terrorisme en sont toujours exempts. Mieux cerner cette difficulté de caractérisation, pointer les éléments de fixité, au-delà des mutations du terroriste et du terrorisme, c’est toute l’ambition de l’article du chef de bataillon A Girard, stagiaire 2016-2017 de l’Ecole de Guerre (EDG). Il explore avec rigueur et souci d’objectivité ces concepts de terroriste et de terrorisme, préalable indispensable à l’efficacité des actions visant à en combattre les manifestations d’une dramatique contemporanéité.
Gros de potentialités de prospérité économique, le cyberespace rime également avec risques, menaces ou encore Jeu des Puissances. Champ de confrontation, il serait le nouvel espace de déploiement des ambitions géopolitiques de la Russie. Au-delà des mythes, pouvant être sciemment entretenus, l’article de Nicolas Mazzucchi, paru dans la Revue Défense Nationale (RDN), entend éclairer la réalité des capacités d’actions russes au sein du cyberespace. Le réchauffement climatique transforme les potentialités de l’Arctique en enjeux de portée planétaire : ouverture de nouvelles routes maritimes, accès à des ressources minières et énergétiques, questions de souveraineté et d’influences géopolitiques, champ d’innovations et de coopérations… Ces enjeux mobilisent les puissances asiatiques et l’article de Fabien Carlet, issu de l’Association Nationale des Auditeurs Jeunes de l’IHEDN (ANAJ-IHEDN), établit un état des lieux et trace les perspectives de leurs ambitions en Arctique.
Transformer une faiblesse en atout, c’est le pari réussi par le Bangladesh. Ce pays particulièrement exposé aux risques naturels est devenu un modèle d’adaptation au changement climatique, illustration de l’aphorisme d’Hölderlin : « Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. ». L’article d’Alice Baillat, issu de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), décrit et analyse le développement d’une stratégie de « weak power », ses ressorts, ses avancées, ses limites, sur fond de lutte contre le changement climatique.
Auteur(s) : “Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n’est pas éclairée.” Albert Camus (1913-1960) Après un tout récent épisode de forte virulence, la crise nord-coréenne parait marquer une pause. Si le spectre d’un conflit entre puissances […]
Source(s) : CSFRS